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fukushima daiichi - Page 2

  • Le Japon doit devenir une économie verte

    Après la catastrophe de Fukushima, un rejet massif du nucléaire s'est manifesté au Japon.

     

    Cette réaction semble tout à fait compréhensible, car le risque de tremblement de terre est important 26-06-Japon-Norio.jpgsur tout l'archipel. Et les contrôles de sécurité effectués par les exploitants des centrales ou les agences gouvernementales ne sont plus crédibles depuis les rapports publiés sur Fukushima.

    Les Japonais sont en train de passer d'un rejet instinctif (question de survie) à une argumentation raisonnée anti-nucléaire.

    Des manifestations se multiplient contre le redémarrage de certaines centrales, des associations et des partis politiques se positionnent contre le nucléaire, et demandent une autre politique pour l'avenir.

    Voici un extrait d'un article du Tokyo Shimbun repris par le Courrier International :


    Le Japon doit devenir une économie verte

    La prospérité économique ne repose pas sur la production nucléaire, mais sur la durabilité. Une puissance technologique comme le Japon doit prendre la tête du secteur de l'économie verte. Pour ce faire, nous devons fixer à quarante ans la durée maximale de vie d'un réacteur et profiter de ce délai pour perfectionner les techniques d'exploitation des énergies renouvelables. Pendant cette période de transition, on pourra recourir à l'énergie hydraulique et thermique, construire dans tout le pays de petites centrales électriques faisant appel à des technologies comme le charbon propre (la clean coal technology, qui produit très peu de polluants et de gaz à effet de serre).

    Le Japon doit également utiliser la chaleur de récupération, développer ses techniques de stockage de l'électricité et exploiter davantage des ressources comme la biomasse et la géothermie, dont il dispose en abondance. L'avenir de l'économie japonaise repose sur les technologies d'économie d'énergie, qu'il n'a cessé de développer. Les Japonais commencent à avoir une bonne compréhension des problèmes qui se posent dans les régions où sont implantées les centrales nucléaires. Nous devons soutenir ceux qui vivent près du danger, car une vie qui repose sur l'argent du nucléaire ne peut pas tenir. Il est important, pour les uns comme pour les autres, de revoir notre schéma de dépendance vis-à-vis de l'électricité et de procéder à une refonte radicale du système.

    Les réacteurs n° 3 et n° 4 de la centrale d'Ohi vont être remis en service, et nous craignons qu'à cela ne succède le redémarrage d'une série de centrales comme celle d'Ikata, à Shikoku, ou de Tomari, à Hokkaido. Car c'est l'ensemble du Japon, pas seulement les régions où se trouvent les centrales, qui revendique plus de sécurité et de tranquillité.

    Il nous faut comprendre Fukushima, et aller au-delà des leçons que nous pouvons en tirer. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons enfin panser les blessures de Fukushima. Au-delà du pour ou contre le nucléaire, nous allons bâtir un Japon nouveau et durable.

  • Les Japonais contre le nucléaire

    Après la catastrophe de Fukuschima, toutes les centrales atomiques ont été stoppées au Japon.

    Le gouvernement souhaite en remettre en fonctionnement, mais se heurte à une opposition massive des Japonais.

    Après l'autorisation du redémarrage d'une première centrale, une manifestation a réuni des dizaines de milliers de personnes. Voici le compte-rendu repris du site de Radio Canada.

     

    Les organisateurs ont affirmé que 170 000 personnes ont convergé à proximité du parc Yoyogi, dans la capitale japonaise, pour participer à l'un des rassemblements les plus importants depuis l'accident nucléaire de Fukushima. La police avance le chiffre de 75 000 manifestants.

    En fin de matinée lundi, des milliers de petits groupes ont déployé de grandes banderoles verticales recouvertes de slogans. Le rassemblement a rapidement pris des allures de fête en plein air.

    « Je veux rendre un Japon propre à mes enfants et à mes petits-enfants », a indiqué Akiko Ichakawa, une retraitée venue d'une autre région du pays pour exiger la fin du nucléaire.

    « Un accident nucléaire a des conséquences ineffaçables et marque à jamais le territoire. C'est pour ça qu'il faut arrêter d'utiliser cette énergie », a expliqué Satoshi Kobayashi, père de deux jeunes enfants qu'il a amenés « pour les sensibiliser » à l'enjeu.

    Depuis quelques mois, des manifestations rassemblent des dizaines de milliers de personnes à Tokyo tous les vendredis.

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  • Fukushima : un « désastre créé par l'homme »

    Ce n'est pas l'homme qui a créé le tsunami, mais  le grave accident de Fukushima est bien la conséquence d'erreurs humaines.

    La commission d'enquête officielle vient de rendre son rapport définitif et il est accablant pour le gouvernement japonais, les agences de contrôle et l'entreprise Tepco en charge des centrales.

    « L'accident à la centrale nucléaire de Fukushima est le résultat d'une collusion entre le gouvernement, les agences de régulation et Tepco, et le manque de gouvernance de ces instances. »

    Actuellement le retour à la normale est loin d'être assuré. Il faut rappeler que des milliers d'hectares ont été contaminés et 150 000 personnes ont du évacuer la zone.

    Le démentèlement des centrales va prendre des dizaines d'années, l'homme ne pouvant intervenir directement tellement la radioactivité reste élevée près des centrales.

    Pour nous rassurer, on a entendu en boucle l'argument suivant : ce n'est pas un accident nucléaire, c'est un tsunami qui ne peut pas se produire en France.

    On peut admettre que la probalité d'un tsunami est très faible dans notre pays. Mais les failles mises en avant par le rapport japonais touchent aux mesures de sécurité et à la gestion de l'accident. Pour une autre cause initiale, nos centrales seraient-elles mieux préparées ?

    On peut en douter quand on sait que l'accident de Fukushima a obligé l'autorité de sûreté nucléaire française à revoir son jugement sur toutes les centrales et à demander de lourds travaux de mise en conformité.

    Ce qui veut dire que des failles importantes existaient et continuent d'exister et que les autorités ne sont pas capables d'anticiper.

    L'exemple type est le manque d'un poste de commandement opérationnel, qui devrait être autonome et protégé en cas d'accident grave : personne ne l'avait demandé avant Fukushima.

    Les auteurs du rapport écrivent :« La commission a relevé une ignorance et une arrogance impardonnable pour toute personne ou toute organisation travaillant dans le domaine du nucléaire. Nous avons découvert un mépris pour la sécurité du public. »

    Bien entendu cela s'applique au Japon, pays sous-développé et peu habitué aux technologies avancées. Il est certain que cela n'est pas concevable en France.

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  • Fukushima : taux de radioactivité record

    Il y a des records dont on se passerait bien volontiers

    Ainsi la radioactivité mesurée à Fukuschima se trouve être bien supérieure à ce qui était attendu. Le taux atteint ne permet pas à des ouvriers de travailler sur le site, la dose annuelle admissible serait atteinte en quelques secondes. Cela veut dire que le démantélement ne pourra se faire qu'avec l'aide de robots. Les techniques ne sont pas validées, et il faudra des dizaines d'années pour venir à bout du chantier. Et encore, à condition qu'il n'y ait pas de complications imprévues, ou un nouveau tremblement de terre (en quarante ans, c'est plus que probable).

    Tepco la compagnie qui gère le site est ruinée par les indemnisations qu'elle doit verser, et se trouve incapable de financer le chantier de démolition, ainsi que les nouveaux investissements rendus nécessaires pour produire l'électricité au Japon.

    Elle vient d'être nationalisée, le capitalisme triomphant se range sous l'aile de l'Etat en cas de grosses difficultés.

    Voici un extrait de l'article de "La Presse" du Canada :

    516180-enregistrement-tels-niveaux-radiations-dix.jpgL'enregistrement de tels niveaux de radiations, dix fois supérieurs à ceux relevés dans les deux autres réacteurs, 2 et 3, très endommagés aussi, s'expliquerait selon Tepco par le fait que le combustible qui a fondu dans le réacteur N° 1 est plus abîmé que dans les autres unités du site.

    Le combustible qui se trouvait dans les coeurs de ces trois réacteurs, sur les six que compte la centrale Fukushima Daiichi, a fondu en raison de la perte de l'alimentation électrique et des fonctions de refroidissement à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars 2011 qui ont dévasté la centrale.

    Ces réacteurs, de même que le N° 4 dont le coeur était vide au moment de l'accident, doivent être démantelés, une tâche extrêmement complexe qui devrait nécessiter 40 ans de travaux et le développement de nouvelles techniques.

  • Japon : Faut-il remettre en service les centrales nucléaires ?

    Après la catastrophe de Fukushima, rien ne sera jamais plus pareil dans le Japon nucléaire.

     

    4highres_00000402774870.jpgLe pays avait déjà payé un très lourd tribut au nucléaire, suite au bombes lâchées sur Hiroshima et Nagasaki. Malgré le sentiment de rejet ressenti par la population pour tout ce qui touche au nucléaire, de nombreuses centrales ont été installées dans le pays. 54 centrales ont été construites et elles représentaient 28 % des besoins en énergie du pays. Après la catastrophe de Fukushima, elles n'ont pas redémarré après les arrêts techniques de maintenance. : les populations et les élus locaux s'y sont opposé. Le gouvernement veut rouvrir deux centrales pour assurer le fonctionnement de la climatisation dans les mois d'été. Il se veut rassurant sur la sécurité, mais sa parole et celle des compagnies d'électricité ne sont plus crédibles.

    Voici un commentaire du journal "Le Matin" de Suisse :

    Le complexe atomique d'Oi est exploité par la compagnie Kansai Electric Power qui est actuellement privée de l'ensemble de ses réacteurs nucléaires. Selon elle, elle risque de souffrir d'une insuffisance de courant de 20% cet été au moment des pics de consommation si une partie de ses installations ne sont pas relancées.

    «Des études indépendantes montrent qu'il n'y aura pas de pénurie d'énergie», a pour sa part réagi Wakao Hanaoka, un militant de Greenpeace Japon.

    Les réacteurs 3 et 4 d'Oi avaient respectivement été stoppés en mars 2011 et juillet 2011 pour entretien de routine, obligatoire tous les treize mois. Ils n'avaient pu être réactivés après les délais habituels d'inspection, le précédent gouvernement, de Naoto Kan, ayant imposé une nouvelle batterie de tests de résistance.

  • 11 mars 2012 : Chaîne humaine : une mobilisation historique pour la sortie du nucléaire !

    11 mars 2012 : Chaîne humaine : une mobilisation historique pour la sortie du nucléaire !

    Communiqué de presse du 11 mars 2012 du Réseau "Sortir du nucléaire", Agir pour l’environnement, France Libertés, Greenpeace, Sud Rail.

    La catastrophe de Fukushima entre dans sa première année, et le peuple japonais continue de souffrir dans sa chair de la contamination radioactive. Partout dans le monde, ce cataclysme a été un électrochoc, mais la classe politique française est jusqu’ici restée sourde à la nécessité de sortir du nucléaire en France. À quelques semaines des élections présidentielles, c’est un signal d’une puissance exceptionnelle qui vient de lui être envoyé.

    Ce dimanche 11 mars 2012, un an jour pour jour après le début de la catastrophe de Fukushima, plus de 60 000 personnes ont déferlé dans la vallée du Rhône, de Lyon à Avignon, en formant une gigantesque chaîne humaine.

    Simples citoyens et militants de longue date venus de toute la France, riverains des centrales et habitants des régions voisines, se sont ainsi donné la main sur 230 km, au cœur de la zone la plus nucléarisée d’Europe, soit la distance séparant Fukushima de Tokyo. Unis, ils se sont retrouvés pour témoigner leur solidarité avec le peuple japonais et exprimer leur volonté de reprendre en main la politique énergétique française, pour sortir enfin du nucléaire.

    En participant à cette chaîne humaine, co-organisée par le Réseau "Sortir du nucléaire" et le collectif "Réaction en Chaîne Humaine", ces dizaines de milliers de personnes ont démontré que la sortie du nucléaire est une aspiration forte partagée par la majorité des citoyens français.

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    En même temps que cette chaîne humaine, d’autres chaînes ont eu lieu dans d’autres régions de France (dont une à Bayonne, une à Bordeaux, une dans le Finistère...), pour la sortie du nucléaire et en solidarité avec le Japon durablement meurtri. Dans le monde entier, de l’Allemagne au Brésil en passant par la Mongolie, de nombreuses actions ont prouvés la volonté des peuples de protéger leurs enfants et les générations futures en bannissant le nucléaire de notre avenir commun.

    Traquer les gaspillages énergétiques, isoler les bâtiments, améliorer l’efficacité énergétique, développer des énergies alternatives propres, sûres, créatrices d’emploi : les solutions techniques pour mettre fin à l’atome sont à notre portée ! Il ne manque plus qu’une décision politique, que plusieurs de nos voisins européens ont d’ores et déjà adoptée. Seul le gouvernement français, sous l’emprise du lobby nucléaire, persiste dans le déni et la fuite en avant.

    La participation massive à cette chaîne humaine le confirme : face à la surdité des politiques, les Français sont prêts à se mobiliser par dizaines de milliers pour sortir de cette énergie du siècle dernier. À quelques semaines de l’élection présidentielle, les futurs candidats n’ont plus le droit d’ignorer les demandes des citoyens : mettre au point un calendrier de sortie du nucléaire civil et militaire, fermer dès maintenant l’ensemble des réacteurs vieillissants, mettre fin au programme EPR, et s’engager résolument dans la transition énergétique. Il est temps pour eux de le comprendre et d’en tirer les leçons qui s’imposent !

  • Les enseignements de Fukushima bloqués à nos frontières, comme le nuage de Tchernobyl .

    Comuniqué de la FNE


    Fukushima un an déjà ! Au-delà de la dramatique catastrophe naturelle et de ses 20.000 morts que FNE ne veut pas oublier, il y a la réalité quotidienne du Japon d'aujourd'hui et le questionnement sur l'avenir, lesquels ne sont pas liés au tsunami, mais à la catastrophe nucléaire. Les répercussions en Europe ne se sont pas fait attendre à l’exception de la France qui allonge indéfiniment la durée de ses centrales en ignorant superbement le fait qu’elle est la dernière nation parmi les quatre les plus nucléarisées au monde à n’avoir jamais encore connu d’accident majeur. 


    La réalité quotidienne au Japon nécessite d'infinies précautions pour savoir si les aliments sont contaminés, combien de temps peut-on laisser les enfants jouer dehors... Pour ceux qui ont été évacués et qui sont encore hébergés provisoirement, la question de l'avenir est lancinante. Faut-il retourner sur place si on nous le propose ? Que fait-on si on ne nous propose rien ? Sera-t-on un jour indemnisé ou aidé ? La région de Fukushima sera-t-elle un jour habitable ?

    Quant au gouvernement japonais, il fait face à une situation inédite. Il ne reste plus que 2 réacteurs sur 54 en fonctionnement au Japon. Et il ne semble pas que les autorités locales soient prêtes à accepter la remise en route des réacteurs arrêtés. Le Japon semble sortir du nucléaire sans le dire et dans les pires conditions.

    Les retombées en Europe

    En Europe, l'Allemagne et l'Italie ont fait un choix clair : en sortir définitivement. D'autres, comme la Suède, la Belgique et l'Espagne ont encore les choix devant eux. L'âge moyen de leurs réacteurs est de l’ordre de 30 ans et ils n'ont aucun projet en construction, ni en projet. L'Espagne vient de prolonger de 5 ans la durée de vie de son plus vieux réacteur qui a déjà dépassé 40 ans.

    Seule la France, avec la Grande Bretagne où EDF est aussi à la manœuvre, a fait le choix inverse : poursuivre activement dans le nucléaire, ne fermer aucun réacteur et en programmer d'autres, y compris en front de mer exposé aux tsunamis.

    fukushima_daiichi_cp_actu.jpgUne industrie qui fonctionne sans assurance

    La politique française d'économie consiste à « tirer » le plus possible la durée de vie des réacteurs nucléaires déjà bien amortis. C'est un pari dangereux. Si la sortie n'est pas rapidement programmée, la politique énergétique vigoureusement modifiée, le nucléaire faussement « pas cher », les français risquent d'avoir à le payer « très cher ». Rappelons que les compagnies d’assurance se refusent à assurer un risque considéré comme trop important…

    La France joue à la roulette russe

    On entend de plus en plus souvent dire, par les tenants du nucléaire, qu'un accident tous les 10 ans ou tous les 20 ans serait acceptable tant sont grands « les bénéfices du nucléaire ». Les 4 pays ayant le plus grand nombre de réacteurs, et donc le plus de risques statistiques, sont les USA, le Japon, la Russie et la France.

    Pour Maryse Arditi, pilote du réseau énergie : « Un accident majeur a eu lieu aux USA en Russie et au Japon. La France a surement les meilleurs ingénieurs du Monde mais elle pourrait bien être la suivante sur la liste. La fréquence des accidents nucléaires est 200 fois plus importante que celle prévue dans les années 70, au même moment où fut forgé le mythe d’un nucléaire sûr ».

    Pour Bruno Genty, président de FNE : « la question ne peut plus être « faut-il sortir du nucléaire ?» mais « comment, quand et par quels moyens? ». Nous en sommes comptables, non seulement vis-à-vis des générations futures mais dès aujourd’hui vis-à-vis de tous les autres peuples de la planète qui n’ont pas fait nos choix »